je ferais mieux de

une heure quarante
je me suis brûlé


la roue







alors





autombre


mais ouf
je peux toujours 
me bouffer la gorge
avec une fourchette
inoxydable 

do mineur


moment raté, en somme
juste à mâcher
un bout de gomme
à mâcher
pour me cacher
pour m'empêcher
puis dès les premiers
pas dans l'escalier
tout couler
tout couler
(refrain)

quelqu'un va venir






la fin du monde un dimanche 8h45

comment décrire ce type dehors, il vient de sortir fumer sa cigarette, avec un autre, beaucoup plus petit que lui, c'est dimanche matin, tôt, ce bar est une sorte de tunnel sombre, une fausse blonde derrière le comptoir et quatre clients, tous à la bière et aux machines à sous, la musique c'est Garou et Céline Dion, la serveuse a monté le son, le type dehors il a la coupe carrée, le manteau carré, la moustache carrée la gueule carrée les gestes coupés au carré, tout est carré, à part sa cigarette et les gros boutons noirs de son manteau, il parle avec l'autre, mais c'est plutôt une parade, il montre qu'il est énervé, qu'il faut pas le pousser, l'autre gars près des machines a voulu lui extorquer quelques euros, ça va comme ça, il a ses limites, putain ce petit connard s'il insiste je lui pète le nez, l'autre acquiesce, il est beaucoup plus petit que lui.
Au dessus d'eux le ciel se déchire, il y a une lueur presque verte, et il commence à pleuvoir des crapauds, enfin.

gant

assis, les bras appuyés sur mes jambes pliées,
je laissais sortir un petit son aigu, comme une plainte
très fragile, qui inflige une légère distorsion à mon visage
alors que j'aurais voulu être dans une musique violente
et désincarnée, comme cette nuit qui n'existe pas,
mais que je me raconte souvent, comme je
me raconte mon autre vie, mes possibles retours,
les pensées magiques ne sont pas des pansements
mais j'en consomme jusqu'à à l'addiction, un terme
qui me va comme un