justement,

j'ai rien à raconter.

c'est mieux pour parler
par exemple du rouge
lumière rouge draps rouges
j'y baigne là
ce rouge-orangé c'est la couleur de ma solitude
j'y suis pas mal j'y suis pas bien
je n'en sais rien
un samedi soir quand même
ronflements du portable de l'avion une sirène
autels de mon silence
j'irais voir une fille de joie
pour m'étendre sur le flanc
et qu'on parle à voix basse
du grain de sa peau
et de nos amours en morceaux
je ne me réponds pas
le rouge et le vert sont complémentaires
ça tombe bien j'ai encore ce lézard sur la tête
les pattes enfoncées dans mon cuir chevelu
il me sonde et développe mon angoisse
renforce son pouvoir à la mesure de mon aliénation
nous nous battons depuis longtemps maintenant
si bien que j'ai du mal  à me souvenir d'avant
une fille nue ce midi me dit cette journée est étrange tu ne trouves pas
je dis oui c'est exact
comme ouatée

deux cent cinquante neuf

j'ai envie de choses dépliées
mais froissées pourtant
des étendues froissées

low position
la jambe forte
le talon frappe
puis le pied
glisse à plat

tu te souviens de ce feu
un jour froid
on s'y est arrêté un instant
juste contents d'être là
au milieu des animaux
êtres

à l'inverse de mon père, je ne pourrais pas vivre avec ce poids
mais je ne sais pas si je me dis ça par confort
pour alléger ma propre image, pour la rassurer
pour dissoudre toute tentative de l'aigreur 

demain je termine quelque chose
par la force de celles-ci
puis sur le chemin du retour
ça me ferait du bien de croiser quelqu'un comme toi

une fois les flammes les heures et les pas perdus
soluble dans l'âme je pourrai retrouver le sol  
et l'épouser

je ne sais pas,


mais je me dis que peut-être
il y a un rapport avec le tissus
si le mur est plus perméable
qu'il n'y paraît


avec presque rien

ça m'arrive de rêver
et ensuite de rêver
que je ne rêve pas

voilà,

encore une fois, comme tout ce que je commence, j'abandonne
mais moi, je suis pas foutu de m'abandonner.

je me tais,

mais j'ai un truc à dire à tes yeux

là où j'r ; mais à quoi ça s'r







tout ce qui








encore faut-il avoir un intérieur

sous le son de la fiction
j'écoute si le type t'embrasse

la pub dit de se renforcer "de l'intérieur"
comme le linge à laver "en profondeur"
que connait-il des profondeurs
ce crétin de linge sale

n. me demande: "si on meurt debout, est-ce qu'on aura mal en tombant?"

4h16

pas d'a bandons
décharges
retenues
con très moi

2h37

il est 2h37 ilest 2h37 ile st 2h37
il es t 2h 37i lest 2h3 7iles t 2h37
 non39
fond bruit blanc
pluie
latête tourne
le vent tourne
rien ne me répond
rien ne fait écho
room
kitchen
contact
noms
je marque et j'efface la sélection

de sorte qu'il ne reste que très peu
parce que c'est ça en réalité
très peu
c'est ce qui reste
et plus c'est peu
plus ça irradie
sur les foyers alentours
et paradoxaux
baudruches énormes
mon amour ma rage et ma peur

impair, mais passe

comme j'y arrive pas c'est dingue
et cet unique regard des autres 
j'ai beau raconter des histoires
la vérité EST paranoïaque
mon corps EST aberrant
et puis m...

a-r

à l'aller je vois ton double
de dos
je m'arrête
je perds mes jambes sur trois pas
au retour je vois tes couleurs
collées sur le métal noir
ça passe pas

trois heures plus tôt, alternances, remous, porte en bois sculpté, indes, reflets.

trois heures plus tard, sucre acide.

Marlbrough

ce qui est si ténu
si invisible
qu'il ne peut plus être mesuré
l'absence de toute information
le vide
le silence
le 
que puis-je encore en
encore en
encore en
déduire d'exact
même d'inexact
même d'inexact
même d'inexact
même
inexactement rien
que puis-je verser
de l'eau de rien
du jus de rien
de la purée de rien
l'addition de rien
s'il vous plaît
merci de rien.

par là


 

interrupteur

je suis assis sur la petite place
est-ce à dire que j'en prends peu
que la vie n'est pas des étals mais un étau
que je bois de l'eau lyophilisée
que les fantômes qui nous hantent
ne sont pas ceux de nos ancêtres
mais ceux de ce que nous aurions pu être

à défaut




j'ai pas payé pour lècher ton corps

ici
là-bas
devant
derrière,

des fragments, toujours
lambeaux
encore
et puis quoi
la nature et les flux
toute ces conneries
ne me rendent rien

excuses et écluses
m'épuisent


press f1

j'ai perdu mon portefeuille
COMME je peux tout perdre
tout le temps
rien d'exceptionnel
mais là
va savoir
j'ai une colère monstrueuse
qui déborde
de colère monstrueuse
chaque pore est un trou beuglant
de vomissure
d'envie d'arracher
de tuer
d'écarteler
tout ce que j'ai pu avaler bordel
avec cette crétine politesse
de répondre aux appels
et puis de m'excuser
de passer pour celui qui demande
alors que j'avais juste répondu
oh pardon
cru répondre
occupe-toi de toi grand con d'échala
COMME les autres
de ton nombril de ta personne si problématique si dichotomique si psychanalitique si peu pragmatique si si bien sûr
et si je mettais les organes internes
dans la centrifugeuse
coktail
et
santé

laisse tomber

racines éparses



les yeux dans le plafond



la plus invraisemblable théorie
reste celle du fil rouge

reine sans collier ni couronne


merci aussi pour ce bref instant où tu fus à mon bras
alors que nous redescendions dans l'herbe humide
tes cheveux rouges en désordre à l'heure des loups
tes jambes épuisées que tu as laissé dans mes mains
et les rires las de nos quelques mots sans importance

de tout  ce qu'on oubliait
de nos ancêtres sorciers
du soleil qu'on avait partagé
de notre interminable combat
de nos interminables corps
de la jungle dans un pot de fleurs

peut-être marchera-t-on
encore
sur des langueurs futiles