trois heures je vois dans mon corps
des organes, des idoles de boue sèche
un extrait de chair
et
tout m'importe

je veux être assis
toi sur moi
nos proportions
si différentes et si justes
le poids de ta nuque dans ma main gauche
mon bras droit branle haut le combat
branle nos souvenirs de demain

et des jours suivants

Ô

jusqu'au bord
là où poussent
les herbes folles
les coquelicots
les corps des amants
les ensemencés
les devenus

jusqu'au fond
là où reposent
les ancêtres
les premières pierres
les racines
les petites mères
les oubliés

jusqu'au centre
là où oscillent
les aiguilles
les nano-moments
les doigts dans l'humide
les silences
les forces