Sans issue, sans aucun doute

Dans la perte télévisuelle des informations et des réseaux sociaux morts, on essaye pourtant de rester bien assis pour manger en famille. En famille, oui, mais à cet instant précis on sonne à la porte. 
C'est un moment fragile. Rendez-vous bien compte. Rester bien assis n'est déjà pas simple. Alors quand on sonne à la porte.
Il y a quelqu'un dehors, forcément. 
Il faut regarder par la fenêtre. Mais on voit mal. On s'affaire, mais la fenêtre ne donne nulle part. Peut-être par celle dans l'escalier. Le fils s'y rend. C'est plus haut, mais là aussi ça foire. Il y a un corbeau qui cache la vue, dit le jeune homme. Le père peste. Il se souvient du temps où on voyait encore les étoiles. Un corbeau. Quelle misère cet oiseau. Le fils redescend et parle à voix basse. Peut-être est-ce quelqu'un avec un masque de plumes. Les masques empêchent, c'est connu. 
Ici le divan bas et large, maintenant le fils s'y vautre. Il faut ouvrir la porte. Plus vraiment d'autre solution. D'autant que la faim à disparu. Plus personne n'est à table. Sauf la mère, bien entendu. 
On sonne à nouveau.
Peut-être un voisin. Peut-être quelqu'un qui vient de loin. Peut-être le type pour déboucher la fosse. Elle pue. Pourtant on a appelé personne, du coup ce serait étrange. L'odeur n'est pas vraiment un problème. La mère pue aussi. Et elle ne se lèvera plus. Le fils est vautré. Le père à peur. Cette histoire de corbeau à la fenêtre. Cela semble sans issue.
Mais cette sonnette. Encore. Avec insistance. Deux coups longs. On dirait que le doigt s'est collé. 
Derrière la porte, il y a forcément quelqu'un.
Il faut ouvrir, maintenant.
Le père.
Porte ouverte.
Face à lui cette autre forme.
Elle attend depuis longtemps.
Elle dit:
Eviter
D'
Unifier
Quand
Une
Etrangeté
Réside.