trou

je n'ai plus assez de temps
pour me dépêcher

(j'en parle, car je n'ai pas assez de mots pour me taire)


c'est la liste de 2h22

° j'ai une gueule de lune

° je me dis mouais, et c'est un joli mouais de moi

°avant la crevasse, forcément il y a eu la déchirure

° j'aime la décharge

l'électrique, forme un instant différenciée,
l'opalescente, sur tes seins ton ventre ou dans mes mains,
la publique, avec des fleurs qui poussent pas loin

°où vont les notes, après

° ton impatience, drôle, belle, derrière le verre fumé

° l'ultra-luminescence qui vient d'en dessous, la désintégration des images, de Dieu et des idoles

° les boucles inattendues

° le manque, l'envahissante et universelle présence du manque, son ironie ridicule qui pourtant arrache des larmes

° entre l'urine et le lait


bien sûr


tu as l'air heureuse, là sur la berge
alors tout est bien, je me dis
qui fini bien, je me dis
ce trou au centre de moi, je me dis
que c'est juste un vide collatéral
il paraît qu'il existe un traitement
à l'azote liquide, on me dit
efficace, on me dit
est-ce qu'il casse
ma latitude
ma longitudinale solitude

tout ça c'est des vitrines en éclats
j'ai perdu la main
elle doit être restée
dans tes cheveux rouges

juste avant 4 heures

humains
milliards
et tous
si mystérieusement
vivants
6 941 883 146
vies
ça fait 220 ans
vécus
par seconde

voie lactée


"Là, la main se referme comme le regard, elle arrache violemment, la sève blanche s'expulse, les sucs se dispersent dans l'air, éclaboussent Vincent jusqu'à l'âme, liquides, acides, et cette musique, brûlent au visage, brûlent au corps, brûlent, ce qui rappelle à Vincent ses derniers moments sous les étoiles.
« Avant de partir, tu regarderas ta vie dans le lait »

Il y a peu de monde."

des clichés touchés couchés






03:40

Pauvre astre sans lumière parmi les meubles ikéa
Mais voilà
Les valises comme un mot du vocabulaire de la pantoufle

Restez
Revenez
Qui lit en moi
Qui se couche

Heureusement il y a le parfum
Tu sais
Ton accent circonflexe
Quand tu mangeais
Ma langue circoncise
Ta peau collée
Sur ma circonférence

Mais voilà
Il y a toujours
Un putain de meuble à sauver

On l'a encore échappé, belle