à parté à partir

Tu veux marcher sur la lande tu veux écrire sur la page tu veux photographier sur ton blanc d'oeil tu veux aimer sur ton blanc sperme tu veux boire tout ce qui déborde tu veux partir sur des chapeaux de roue tu veux quitter sur un coup de tête tu veux pisser sur tes cadavres tu veux te cacher sur un banc tu veux travailler sur un corps tordu tu veux aimer sur un corps tendu tu veux suivre quelqu'un dans la rue tu veux te plier sous une contrainte tu veux disparaître sur un bateau de croisière tu veux manger un rutabaga cru tu veux vomir tout ce qui t'empoisonne tu veux écouter ceux d'à côté tu veux être quelqu'un d'autre tu veux devenir quelqu'un d'autre tu veux voir quelqu'un d'autre dans ton miroir tu veux être nonchalant, en costume, dans un aéroport.

alternance

quoi qu'il arrive,
un peu plus tard,
mon amour augmente
toujours
il a la taille d'un cyclone
avec en son centre
un oeil
immense et vide
immense espace
où ce qui est
a été
et sera
s'y condense en une goutte
parfaitement transparente
alors moi
je ne sais que faire avec elle
sauf la laisser couler
alors
je me couche
je me couche
je me couche

DS

Un mal, un plaisir

(à voix haute)

Après que reste-t-il
Des valises amères
On se demande ce que la fenêtre propose
Pour passer de
De
À


La fatigue
De ne rien réaliser
Ne veux pas forcément dire
Qu'on ne se rend compte de rien
(ce qui eut été mieux)


On dit

que la peau s'épaissit avec l'âge
au propre comme au figuré
j'ai l'impression que la mienne
s'efface





le rideau, comme au théâtre

Le coup de grâce
Presque beau, presque au delà
D'être ainsi porté.

Souvenons-nous de "ma botte était empoisonnée"
Pour sourire de quelque chose.

un petit pays

Ce matin là, je redescends dans la salle où nous avions déjeuné, à ta recherche. J'étais sorti un moment fumer une cigarette, dans un carré de soleil sur le pas de la porte.
Dehors l'air est piquant, la lumière franche, plus loin le long des bassins les passants traversent notre petit pays fait de quelques rues, une place, une fontaine, un hôtel, quelques restaurants, un glacier, et bien sûr de toutes sortes d' occurences étranges.
Dans la salle des navires il y a de vieilles cartes, des photos, un joli capharnaüm nostalgique, et ce type à l' allure un peu guindée qui me demande avec bienveillance "vous cherchez quelque chose?".
Je réponds "oui, ma compagne", mais à cet instant tu as déjà passé la porte du fond et je te vois, resplendissante dans cet endroit si insolite, tu souris et je comprends que tu m'as entendu répondre, ça me trouble et m'émeut, me rempli de plaisir.
Le type aussi a un sourire, comme si il avait absorbé un peu de ce bonheur.

Il dit "il suffisait de demander".


Dès qu'il n'y a plus personne
je suis seul.
J'en ai une si intense conscience
Parce que la douleur augmente systématiquement
Elle m'étrangle
De la cheville au cerveau droit
Je marche avec l'air con
Devant les gens aux devantures
Je me pisse un peu dessus ensuite
Car c'est compliqué
Et malgré toutes ces heures perdues
les yeux dans le plafond
Je ne vois rien se dessiner
Alors comme dans la chanson
Je fume puis je rampe
Sur le sol
Pour éteindre
L'interrupteur
L'interrupteur
L'interrupteur
L'interrupteur
L'interrupteur
Est-ce qu'il existe
L'interrupteur
J'aimerais tellement qu'il existe


L'interrupteur


con fini


je ne sors pas 
de mes frontières
mais heureusement
ma tristesse
est sans bornes


ouf

encore un jour

un nouveau
morceau

à cliqueter sur une membrane

molécules



photos m-i et moi

police box