sinon quelle pluie, cet après-midi



je ne sais pas, j'ai la tête tellement lavée
de tant de tentatives
pour saisir ce moment
celui où on communique
celui du message incomparable
unanimement réparti entre tous les sens
les bourdons, ta peau noire sur mes dessins
la voie lactée, l'empreinte de l'autre où se lover
j'irai tout aspirer dans la musique mineure
tout laisser couler dans tes lèvres
jusqu'à l'intime dispersion
le souffle qui emporte et pénètre
l'espace tordu jusqu'au paradoxe
le temps suspendu jusqu'à l'aurore
le chaos sur le bureau, le goût limpide de l'eau
même un reflet fait figure de cercle

qu'est-ce que tu feras
quand tu verras
que je te regarde

sempiternel trajet















wormhole


il sera toujours une heure vingt-deux
j'ai toujours une envie imparfaite

une voix, une façon d'être allongé, les regards à la verticale
des colliers de mots sans valeur, tellement décousus

les pieds nus
l'âme aussi nue

des fins heureuses
des défunts heureux
des allusions à l'impossible
du sommeil tout habillé


une lueur chaque fois






mancie du blanc de l'oeil

écoutons les

renom du père
et non du fils
et le sein est pris

à bras ouverts
mais abrasifs

s'il vous plait, pourriez vous me servir une petite salade et un confit dense de grand n'importe qui avec de l'huile de ces âmes et des dieux qu'on s'en suce jusqu'à la lie.

sur le sol, par éclats
quelques cris dans une langue
que je ne comprends pas

j'ai changé l'heure ça ne veut dire
j'ai mal à la clavicule
j'abandonne.

il m'arrive de ne rien faire que de regarder ton quart de visage

et de faire-et quoi- une liste
de ton pull orange - épuisé
ses abords électriques - tes abords, mes friches
du pulpeux de tes lèvres - mes cernes 
ta bouche entrouverte - rien
sur tes dents de devant - dans ma bouche un goût de métal
de tes cheveux en bataille - autant de peine perdue
cette mèche qui change d'idée - la même musique tous les matins à la radio
et le doigt posé de l'ange - qu'il vienne
sur ton menton - silencieux

and, in fact,






[ici]

entre chaque goutte
un temps blanc

ce moment d'errance, hier
entre tes deux phrases

comme ce jour où la mer gelait
je ne me rappelle que des fissures

déjà cette vacance des années plus tôt
quand la fille me recrachait dans la cuvette

enfant, je m'étais retiré de l'avant bras une longe écharde
j'aimais la précision de cette douleur

peut-être avant, les crevasses
du sein maternel gonflé par le lait

entre chaque goutte
un temps blanc

expérience en libre cours

états des lieux
collectif

arbre, ailleurs, armure, autrefois, âme

Du jour où j'oubliai de comprendre, tu fus le plus beau des paradoxes, la plus tendre violence, enivrante et apaisante à la fois, tes vêtements une armure et une porte, ta nuque une île et un abysse, ta morsure un spasme et une détente, ton baiser un don et un vol.

Dans la cloison des déchirures, et chaque lacune comme une écluse qui s'ouvre battante, me rempli, enflamme mes essences, mixe nos parfums, exacerbe mes envies, écarquille mes yeux, grandi mon amour.

Comme dans l'histoire nous écoutions, toi la voix, moi les sons, maintes fois jusqu'aux larmes, à découvert l'un de l'autre, les pensées réduites comme un fruit dans l'étamine, jusqu'à l'essentiel sentiment.

Alors tu t'enfuis dans l'escalier

Je me penche à la fenêtre pour te voir entrer dans la voiture, le torse piqué du froid, le sexe sur le radiateur brûlant.

Un instant plus tard tu as déjà remplacé toute ma mémoire, je repense à Prague ou à une autre ville, sous une légère pluie tiède tu tiens mon bras, et nous marchons sans autre but, à notre dérive, les rues nous suivent, nous éparpillons quelques mots, mais il nous en faut tellement peu.

Plus tard, lorsque nous nous coucherons, il nous en viendra tant.

alternances


je prends un bain 
avec cette femme étrange

ancestrales
nos conversations


nous parlons des fonds
marins, autres


l'eau s'agite autour de nous,
jusqu'à l'horizon


elle se sert un jus de framboise
debout, devant moi

quelques gouttes tombent
d'autres roulent sur sa peau


je noie ensuite mon visage
dans le tiédeur et le silence


elle se penche