faire quelques brasses, encore


qu'est-ce qu'il me reste, quelques jolies répliques, quelques corsets à délacer,
quelques photos de tout de rien... le truc c'est qu'entre deux eaux il n'y a pas d'air;
et je ne sais plus trop à quoi je rime,

mais,

approche,

rends-moi mes envies
puis
nous irons sur les ponts
sur les quais
aux confins
dissoudre l'inutile

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des lignes
nues
c'est rien
que des

nuée noeuds né



translation floue


d'être confus tire de pomme
sur une tranche de vain


flux

j'aimais tes seins lourds
sous ta chemise de nuit noire,
douce d'être usée
mais je ne m'en souviens plus.

tout aux heures

- dans la cour intérieure de cet endroit qui commence à m'être familier la pluie tombe comme des cordes
- nous ne savions pas où ça nous mènerait, tous les six, j'en ai ri aux larmes
- quelqu'un m'offre un briquet
- j'envoie un message qui ne veux rien dire car je reviens sans cesse sur mes mots
- on regarde vingt fois ce clip en dansant devant
- la nuit deux amants rient sur le pas de la porte
- je prétexte un truc à finir pour fuir le cynisme aviné de cet homme
- je casse stupidement l'appareil photo, ça fait remonter des choses
- je lis une histoire de tartine charnelle, ça me mange le bas-ventre, un peu plus tôt une femme me parle dans la cage d'escalier, elle porte une assiette avec une tartine couverte d'une pâte blanchâtre
- je me dis qu'il faudrait que je vérifie si ça fait un an, mais je ne vérifie pas à cause du vide
- j'ai la bouche si sèche

mange mes restes

j'ai besoin d'un mantra de quelque chose 
d'inlassable
qui parlerait de tout ce que j'ai divisé morcelé pour me sauver de tout ce qu'il en découle coule 
sur la saveur des choses de tout ce que j'ai perdu de tout ce que tu me 
manques 
de tout ce que j'ai avalé vomi craché goûté léché 
un 
mantra qui ne rebouche pas qui ne rempli pas qui laisse l'espace intact mais qui l'éclaire comme la bougie sur mon 
ventre 
un mantra qui actualise ma page ma perception mes articulations mes ambitions 
un mantra qui me fasse aimer voir porter mon cou supporter ma tête gueule visage face recto délier ma langue mes mots lever la jambe redresser le dos le sexe le regard l'horizon la perspective de demain qui noue mes cordes qui dénoue mon corps 
qui mange mes restes 
qui perce disperse dépèce remplace replace déplace qui m'ouvre mais protège qui largue mes amarres quelque part nulle part un mantra qui me réconcilie avec 
tout ce que je ne suis pas n'ai pas suivi n'ai pas été ne serai pas 
qui détourne la nostalgie l'aigreur la maigreur 
qui inspire 
respire
expire

fils, fil.

 

trois moments



souvent



j'ai bien failli te dire à quel point,
mais ouf,
non.